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Jun 12, 2024

Critique de Be Your Own Pet 'Mommy' : posture rock'n'roll

L’album ne parvient pas à restituer l’éclair dans une bouteille qui a rendu le premier album du groupe si magnétique.

Quinze ans et quelques projets parallèles largement oubliés après la séparation du groupe en 2008, Be Your Own Pet s'est regroupé pour Mommy. L'album s'ouvre sur « Worship the Whip », une ode au BDSM dans laquelle la chanteuse Jemina Pearl Abegg ricane : « Comptez vos cils et demandez-en plus… Priez à l'autel de votre temple de la douleur », sur une ligne de guitare raide. Le morceau possède la même attitude let's-rock que les versions précédentes du quatuor garage-punk de Nashville, même si l'ambiance de retour tombe du côté poussiéreux.

Le manque de développement artistique peut être pardonné pour un groupe comme Be Your Own Pet qui commercialise du pop-punk simple. Mais parfois, ils semblent fonctionner à la vapeur. « Pleasure Seeker », par exemple, tire son épingle du jeu avec un riff super granuleux sur une chanson qui pourrait autrement être qualifiée de néant. L'accroche – « Nous sommes des chercheurs de plaisir/Bébé, on s'en fiche » – est grandiloquente, pleine de verve superficielle mais est facile à oublier au moment où le morceau suivant arrive.

Ailleurs, « Hand Grenade » sonne comme une répétition fatiguée des tendances plus audacieuses de la musique indépendante des années 2000. Ses thèmes visant à surmonter le traumatisme sont bien intentionnés mais sonnent creux par leur manque de spécificité émotionnelle. C'est un problème qui apparaît tout au long de cet album par ailleurs accrocheur : malgré toute sa posture rock'n'roll sautée, Mommy semble souvent générique. Même les cris sauvages d'Abegg se sentent limités par l'écriture par cœur des chansons. Si Get Awkward de 2008 avait déjà un air calculé, cet album semble conçu pour déclencher la nostalgie millénaire et rien d'autre.

Le duo guitare-chant sur le refrain de « Big Trouble » est un rare éclair d'inspiration dans la moitié arrière de maman, et « Goodtime ! C'est un moment particulièrement agréable, où l'on se lamente sur les responsabilités des adultes. Le gémissement prononcé d'Abegg, qui rappelle celui de Mike Muir sur « Institutionionalized » de Suicidal Tendencies, est l'un des moments les plus crédibles de l'album, ainsi que l'un des plus drôles : « Personne ne m'appelle jamais/Est-ce que tout le monde traîne sans moi ? /C'est quoi ce bordel ? »

La nostalgie est une grosse affaire de nos jours, alors peut-être que Be Your Own Pet n'est pas vraiment incité à faire avancer son son. Les guitares rauques, les rythmes entraînants et les voix hurlées sont tous là, mais maman ne parvient pas à retrouver l'éclair dans une bouteille qui a rendu leur première partie si magnétique.

Fred Barrett est un écrivain de cinéma et de musique passionné par le noise rock et le cinéma d'art et d'essai. Ses écrits ont également été publiés dans In Review Online et The Big Ship.

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